mercredi 2 juillet 2008

"J’ai mieux compris la situation des enfants et des femmes à Djibouti", avoue Mme Sigrid Kaag


Au dernier jour de sa visite de travail de 72 heures à Djibouti, la directrice régionale de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a organisé mercredi une conférence de presse au siège du PNUD. Mme Sigrid Kaag a expliqué tout d’abord aux représentants des médias que l’objectif de sa visite consistait, outre la familiarisation avec le programme de coopération entre la République de Djibouti et l’Unicef, à "promouvoir les droits des enfants et des femmes en ce qui concerne la santé, la nutrition, l’éducation, l’accès à l’eau et l’assainissement".La directrice régionale de l’Unicef a, par ailleurs, rappelé aux journalistes qu’elle a eu "l’opportunité de rencontrer au cours de son séjour à Djibouti les plus autorités du pays".Elle n’a pas manqué de mentionner, par la même occasion, les nombreuses visites effectuées sur le terrain."J’ai visité notamment des sites conçus pour la prévention de la transmission du VIH/Sida des parents à l’enfant, des centre de récupération nutritionnelle, un centre communautaire pour la promotion des droits des enfants et des femmes, des écoles, un forage", a précisé Mme Kaag. "A travers ces visites, j’ai appris beaucoup et j’ai mieux compris la situation des enfants et des femmes à Djibouti", a-t-elle renchéri.A cet effet, la directrice régionale de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a salué "les progrès significatifs réalisés par Djibouti en matière de réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans"."De 1990 à 2002, le taux de la mortalité infantile a été réduit de 6.6% par an", a-t-elle expliqué."Si la réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans atteignait 5% par an en moyenne entre 2007 et 2012 – ce qui est à priori possible vu la tendance actuelle – Djibouti atteindra l’objectif du Millénaire pour le développement relatif à la réduction de la mortalité infantile", a-t-elle dit."Ce qui, selon la directrice régionale de l’Unicef, devrait permettre à nos d’enfants de ne pas succomber à des maladies évitables". "La communauté internationale a l’expérience des interventions simples à coût abordable qui, si elles sont mises en œuvre au niveau des familles, des communautés aussi que dans les structures de santé, peuvent réduire de deux tiers les décès des enfants de moins de 5 ans", a poursuivi Mme Kaag. La directrice régionale de l’Unicef a, dans cette optique, encouragé les djiboutiens à "accélérer la mise en œuvre de cette stratégie", citant en guise d’exemples "l’allaitement maternel exclusif jusqu’à 6 mois, la vaccination, l’utilisation de réhydratation orale en cas de diarrhée et la prise de la vitamine A … etc".Revenant à la situation nutritionnelle des enfants du pays, Mme Kaag a affirmé que "la malnutrition aiguée touche environ un enfant sur cinq parmi ceux de moins de 5 ans". "Un taux très élevé qu’on ne trouve même pas dans les pays en situation de guerre", s’est-elle alarmée.Concernant le taux de réduction de la mortalité maternelle, Mme Kaag a souligné qu’il se situait à environ 2 % par an en moyenne entre 1990 et 2002. "Pour atteindre l’objectif du millénaire en 2015 par rapport à la mortalité maternelle, Djibouti devra redoubler d’efforts", selon elle. Quant à la scolarisation des enfants (garçons et filles), la responsable onusienne a salué là aussi les progrès réalisés par Djibouti dans ce domaine. Selon la directrice régionale de l’Unicef, "les statistiques montrent que le taux net de scolarisation était de 66% en 2006"."L’écart entre les garçons et les filles a été fortement réduit dans l’enseignement primaire, la parité est presque atteinte. C’est très remarquable", a-t-elle mis en exergue.Pour ce qui est de la réduction de toutes les formes de mutilations génitales féminines, elle a encouragé le gouvernement djiboutien et ses différents partenaires à "accélérer les interventions visant l’abandon de cette pratique néfaste pour le bien-être des femmes"."Le pourcentage des femmes âgées de 15 à 49 ans ayant fait l’objet de mutilations est passé de 98% en 2002 à 93% en 2006", a fait remarquer Mme Kaag."Et mieux encore, 55% des petites filles de 7 ans scolarisées ne sont pas excisées", s'est-elle réjouit à révéler.En matière d’engagement du pays pour l’amélioration du cadre protecteur des enfants, Mme Kaag a tenu à féliciter le gouvernement djiboutien qui, a-t-elle dit, vient d’exprimer "sa volonté de procéder prochainement à la ratification de la charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, ainsi que deux protocoles additionnels de la convention internationale relative aux droits de l’enfant". Le premier protocole concerne l’utilisation des enfants dans les conflits armés et le second est relatif à la prostitution et la mise en scène des enfants dans la pornographie. La directrice régionale de l’Unicef pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord a enfin exprimé sa préoccupation quant à la consommation du Khat chez les enfants et les jeunes djiboutiens."J’ai soulevé cette question cruciale avec le chef de l’Etat et certains membres du gouvernement et nous nous sommes entendus sur la nécessité de trouver des solutions alternatives pour occuper les jeunes", a-t-elle indiqué.D’après une enquête nationale à indicateurs multiples, "près de 13% des enfants de 15 à 19 ans et 15% des jeunes de 20 à 24 ans consomment le Khat à Djibouti".

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