mercredi 2 juillet 2008

L'UA somme Asmara de se retirer

L'UA somme Asmara de se retirer

Encore une fois, les efforts diplomatiques djiboutiens ont fini par payer. Sommé de se retirer immédiatement et sans conditions de Doumeira et de l'île de Doumeira, le régime érythréen a, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, fait savoir que son pays était prêt à organiser un dialogue avec Djibouti. Fidèle à la politique de l'autruche pratiquée par Afeworki, Osman Mohamed Saleh a menti en affirmant à Charm El-Cheikh que les troupes érythréennes ont été attaquées les 10 et 11 juin par l'armée djiboutienne. Il a ajouté que son pays n'avait aucune intention à Djibouti et aucun problème, parce que les frontières sont bien démarquées. Ces déclarations interviennent alors que l'Union Africaine, excédée par la mauvaise volonté d'Asmara qui a refusé de recevoir une mission du conseil de paix et de sécurité de l'organisation panafricaine a haussé le ton en sommant l'Erythrée de se retirer immédiatement et sans conditions, répondant ainsi à une requête présentée par la délégation djiboutienne conduite par le Premier ministre djiboutien Dileita Mohamed Dileita. Après avoir pris la parole la semaine dernière à New York devant le conseil de sécurité de l'ONU, le Premier ministre DMD a clôturé hier à Charm El Cheikh l'offensive diplomatique djiboutienne.

L'Union africaine (UA) a exigé lundi soir dans un communiqué rendu public en marge du sommet de Charm El Cheikh en Egypte, le retrait "immédiat et inconditionnel" de l'Erythrée des territoires au nord de la République de Djibouti. Ce communiqué fait suite à une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA dimanche soir dont les résultats n'avaient pas encore été rendus public. Le CPS "condamne fermement l'action militaire conduite par l'Erythrée contre Djibouti à Ras Doumeira (nord) et dans l'île de Doumeira, et exige de l'Erythrée qu'elle se retire immédiatement et inconditionnellement des territoires djiboutiens qu'elle occupe", indique le texte.

L'UA, réitérant "l'impératif du respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale des Etats membres, ainsi que des frontières existant au moment de l'accession à l'indépendance", appelle les deux pays voisins à recourir au dialogue pour régler leur différend frontalier.

Le CPS de l'UA insiste sur le retrait des troupes des deux côtés de la frontière pour revenir au statu quo ante et éviter de nouveaux accrochages comme celui du 10 juin qui avait fait au moins neuf morts côté djiboutien.

"Le CPS demande le retour à la situation qui prévalait à la frontière commune entre les deux pays avant la tension actuelle, y compris le retrait immédiat de la frontière de toutes les forces qui y ont été positionnées depuis le 4 février 2008", explique le communiqué. Le président de l'Erythrée Issayas Afeworki invité au sommet ne s'est pas déplacé. "Le CPS exprime sa profonde préoccupation face au refus des autorités érythréennes de recevoir la mission de la Commission (de l'UA qui s'est déjà rendue à Djibouti) et leur demande instamment d'apporter leur entière coopération aux efforts déployés par l'UA en vue d'un règlement pacifique de la crise", ajoute le texte.

Le 12 juin, le Conseil de sécurité de l'ONU avait déjà condamné "l'action militaire de l'Erythrée contre Djibouti" deux jours auparavant à la frontière entre les deux pays et appelé les deux parties à s'engager à un cessez-le-feu, les exhortant, en particulier l'Erythrée, à ramener leurs forces à leurs positions antérieures à l'action militaire érythréenne.

La tension entre l'Erythrée et Djibouti est très forte depuis une incursion, le 16 avril, de troupes érythréennes vers Ras Doumeira (nord de Djibouti), promontoire stratégique surplombant l'entrée de la mer Rouge.

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